Histoire
Costumes bariolés, coiffures monumentales, énergie électrique: inspirée par la créativité des conducteurs de pousse-pousse de la ville de Durban, la chorégraphe sud-africaine Robyn Orlin revient au Grand T prodiguer sa danse dissidente, insolente et joyeuse.
Afrique du Sud, région du KwaZulu-Natal : à Durban, au bord de l’Océan Indien, cohabitent les communautés zouloue et indienne. Dans les rues, l’on voit des rickshaws, ces fameux pousse-pousse originaires d’Asie, tirés par des hommes qui les transforment en œuvres d’art. Véhicules décorés, tenues multicolores et coiffes grandioses à cornes de vache subliment les difficiles conditions de vie et manifestent l’irréductible dignité des conducteurs qui, « le corps suspendu dans les airs », bondissent, dansent et font jaillir les fulgurances de la résilience. La chorégraphie de Robyn Orlin révèle aussi en filigrane des rapports de domination non résolus remontant à l’époque de l’apartheid.