Histoire
En ce jour de printemps à Argos, Électre, entourée de ses sœurs de misère, danse et chante sa rage, appelant son frère Oreste à venir venger le meurtre de son père. Dans la réécriture de Simon Abkarian, le mythe antique prend les allures d’un cabaret gothique où musique, chants et danses irriguent une fresque sociale qui fait entendre la parole des outragées.
Simon Abkarian — qu’on a pu voir au cinéma dans les films de Robert Guédiguian ou Cédric Klapisch — écrit et met en scène sa version d’Électre comme on raconte une fable, mais à l’envers : Électre est passée du statut de princesse à celui de serveuse dans un bordel, après l’exécution d’Agamemnon par l’amant de sa mère. Portée par le chœur des damnés de ce monde, armée de sa colère, la guerrière fait revenir son frère. Travesti en femme pour échapper aux assassins, le jeune homme semble peu enclin à punir sa mère du meurtre d’Agamemnon, héros de guerre mais époux et père violent. Vingt acteurs-danseurs costumés, maquillés, évoluent au son d’un rock hybride et au sein d’un décor de cabaret. Héritier du Théâtre du Soleil d’Ariane Mnouchkine, le théâtre de Simon Abkarian est à vivre : généreux, grandiose et profondément humaniste.